La valeur d’un artiste réside dans la somme complexe d’idées, de sentiments qu’il réussit à communiquer.
Antoni Tàpies
L’artiste se dévoile
Je suis là, silencieuse, le regard loin déjà.
Peindre est le prolongement infini du regard.
Mes peintures sont là, elles aussi silencieuses, mais tellement présentes. Dans n’importe quelle langue, ce qui est bien exprimé est capable d’émouvoir, la peinture est un langage silencieux et une écriture universelle.
La recherche de mon travail s’exprime dans la simplicité, la pudeur, le mystère. Toujours ce besoin d’aller plus loin, de dépasser ses capacités. La peinture exige d’être libre.
Partager, proposer. Une peinture est simple à comprendre si elle est sincère. Tout se complique si cette sincérité fait défaut et s’il devient nécessaire d’expliquer l’extrême complexité qui rentre en jeu dans l’acte de peindre.
Puis vient le moment de se lancer. Passer à l’acte. Cela peut prendre un instant. Faire le vide en soi, être dans l’instant. Parfois c’est le néant. Je n’étais pas assez libre. Recommencer. Ce n’est en aucun cas un échec. La toile aura déjà une histoire vécue.
Je ne décide de rien. Je me laisse envahir, imprégner. Je fais le vide en moi, je répète inlassablement mes gestes jusqu’au moment où quelque chose se passe, inhérent à ma volonté. Je me laisse envahir.
Tout arrive si rapidement, continuer, ne pas s’arrêter. C’est un moment de solitude.
Arrive le moment où le tableau prend forme. Un seul geste peut tout anéantir. Ne pas avoir peur d’aller trop loin. Essayer de trouver un équilibre. Ne plus rien toucher, poser mon matériel et le contempler. Il suffit de modifier un détail pour tout détruire.
Il est là, devant moi, avec toute sa force. Le tableau est un mystère. Il doit garder ses secrets. Mais un tableau n’est jamais fini, il en appelle un autre.
Avec simplicité, la composition se manifestera et seul subsistera l’essentiel. Ne pas chercher à éblouir, simplement à rester sincère.
Le processus de création
Le processus est lent et long. C’est une mutation. On pense que rien ne se passe pendant plusieurs semaines, voire des mois. Puis d’un seul coup, tout jaillit avec pulsion, d’un monde que l’on ne maitrise pas. Il faut être prêt.
La création ne se maitrise pas. Je ne sais jamais ce qu’il en sortira.
La première phase consiste à coller des papiers les uns aux autres. Cela prend des heures mais constitue déjà une préparation intellectuelle, le contact avec la toile, l’approche. Apprivoiser la structure. Elle doit être rugueuse, avoir des reliefs. Il y a des aspérités, des reliefs qui seront partie intégrante du tableau.
Ces vieux papiers abimés qui laissent une trace, j’ai voulu les perpétuer.
Parcours
Formation
1986 – Atelier Met de Penninghen
1987- 1989 – Atelier de Sèvres
1990 – Ecole Neuville Comte
Expérience
1992 – 2000
Créatrice textile
Recherche
2000
Commence une recherche personnelle émotionnelle
Expositions
2001 – Dusseldorf
2004 – Munich
2006 – Paris
2007 – Bruxelles
2008 – Paris
2010 – Paris
2012 – Paris
2013 – Metz
2014 – Tokyo
2015 – Tokyo
2016 – Paris